Faire face aux dérèglements climatiques et aux enjeux de l’eau : retour sur le projet “Clé en main Madagascar”

Pays de la Loire Coopération Internationale a été lauréat en 2023 de l’appel à projets “Clé en main” du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères pour le projet “Résilience des territoires français et malgaches face aux dérèglements climatiques, à la rareté de la ressource en eau et à l’appauvrissement des sols”.

C’est quoi un projet “Clé en main” ?

La Délégation pour les collectivités territoriales et la société civile (DCTCIV) du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) soutient des projets de coopération décentralisée à travers des appels à projets généralistes, thématiques et géographiques. Le dispositif “Clé en main” vise à rassembler au moins trois collectivités territoriales françaises autour d’un même projet en vue de faciliter leur engagement à l’international. Ces projets peuvent être coordonnés par des associations et des groupements d'intérêt public (GIP) de droit français, regroupant des collectivités territoriales françaises, métropolitaines et ultramarines.

Pays de la Loire Coopération Internationale anime et coordonne plusieurs projets dans ce cadre, et accompagne une vingtaine de collectivités ligériennes dans différents pays (Madagascar, Sénégal, Cap Vert, Mauritanie, Palestine, Europe de l’Est).

Objectifs des “Clé en main”

• Faciliter la participation de collectivités territoriales françaises à des actions de coopération décentralisée.
• Mettre en œuvre à l'échelle des territoires, en France et à l'étranger, les engagements multilatéraux pris par la France : agenda 2030 pour le développement durable et accords de Paris sur le climat.

Contexte du “Clé en main Madagascar”

Entre 2020 et 2022, Pays de la Loire Coopération Internationale (PDLCI), en partenariat avec Trans-Mad'Développement, avait déjà bénéficié du soutien du MEAE pour accompagner la mise en place d’une coopération et d’un dialogue entre collectivités de l’estuaire de la Loire et communes du littoral sud-ouest de Madagascar, autour des enjeux de la gestion et de la protection de la ressource en eau.

Pour poursuivre cette dynamique et répondre aux attentes des partenaires français et malgaches, une seconde phase a été engagée en 2023, toujours avec le soutien du MEAE. Cette nouvelle étape intégre la thématique de la sécurité alimentaire et accueille de nouvelles collectivités partenaires, avec Redon Agglomération et le Département de la Réunion.

Axes du projet

• Accompagner les collectivités françaises dans leur stratégie d’internationalisation
• Contribuer à l’amélioration des conditions d’accès à l’eau potable sur le plateau Mahafaly dans la commune de Beloha et sur le littoral sud-ouest dans les communes d’Efoeste, d’Itampolo et d’Androka
• Structurer des périmètres maraîchers pour favoriser la sécurité alimentaire.
• Sensibiliser aux enjeux de gouvernance et de gestion de l’eau sur le territoire de l’estuaire de la Loire et à la Réunion

Partenaires du projet

Collectivités françaises : Saint-Nazaire Agglomération et ville, le Syndicat Atlantic’eau, le Syndicat du bassin versant du Brivet (SBVB), Redon Agglomération, le Conseil départemental de la Réunion

Collectivités malgaches : Efoste, Itampolo, Androka et la Direction Régionale de l’Eau

Partenaires techniques : Trans-Mad’Développement, ISTOM, Hetsika, France Volontaires, Parcours le Monde Grand Ouest, Globe Reporter

Partenaires institutionnels : Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Agence de l’eau Loire-Bretagne

Réalisations et activités majeures

🤝 Renforcement des partenariats

Tout au long du projet, PDLCI et Trans-Mad’Développement ont accompagné les collectivités françaises à travers des échanges avec les élus et agents, ainsi qu’un premier déplacement à Madagascar. En janvier 2025, une délégation composée d’élus et d’agents de Saint-Nazaire Agglomération, Atlantic’Eau et Redon Agglomération, accompagnée par Pays de la Loire Coopération Internationale et Trans-Mad’Développement, s’est ainsi rendue dans le sud-ouest de Madagascar afin de rencontrer les partenaires locaux, de renforcer les liens établis et de co-construire pour la suite.

💧 Des actions pour améliorer les conditions d’accès à l’eau potable

Fort des dynamiques engagées par les collectivités françaises et de l’impact sur le terrain d’opérations auprès des partenaires publics malgaches lors de la phase 1, il était attendu une poursuite et un renforcement des actions. Cela s’est notamment concrétisé par :

• L’organisation, en concertation avec la Direction régionale de l'eau, d’ateliers de renforcement de compétence pour les acteurs impliqués dans la gouvernance de l'eau et dans la maintenance des équipements en place.
• La mise en place de matériel supplémentaire pour analyser le comportement hydrogéologique de la nappe à l’échelle des communes d’Efoeste, Itampolo et Androka.
• La réalisation d’une étude de prospection hydrogéologique dans la commune de Beloha, en partenariat avec le Département de la Réunion.

🌱 Appuyer la structuration de périmètres maraîchers

Un partenariat avec l’ISTOM, école d’ingénieur agronome basée à Angers, a permis de mobiliser une stagiaire de l’école pour la réalisation d'un stage de fin d'étude de 6 mois. Elle a pu travailler en binôme avec une stagiaire malgache pour produire un mémoire de fin d'étude sur un diagnostic technico-économique des périmètres irrigués existants et les possibilités de valorisation des productions maraîchères. Ce travail a bénéficié du suivi de deux enseignantes chercheuses et servira de base scientifique aux actions futures.

🛞 Un programme d’animation pour sensibiliser

L'association Trans-Mad'Développement, avec l'appui des trois volontaires malgaches en service civique de réciprocité, a organisé et animé de multiples actions de sensibilisation (interventions scolaires, animations socio-éducatives, évènements interculturels…). Elle a mené avec SINOLA (Solidarité Internationale Nord-Ouest Loire Atlantique) une campagne d'ECSI sur le territoire à destination du grand public et particulièrement des jeunes en questionnant les risques et menaces qui pèsent sur le secteur de l'eau tout en acquérant des capacités à mettre en œuvre des alternatives d'atténuation et d'adaptation à ces risques.

Sur les deux années du projet, ce programme s'est adressé sur le territoire de la CARENE, du SBVB et de l'agglomération de Redon à 61 classes dans une trentaine d’établissements différents, soit plus de 1 000 élèves bénéficiaires (écoles primaires et collèges). A cela s’ajoutent des interventions à destination du grand public lors d'événements organisés avec la maison de quartier de Saint-Nazaire, la Source, lors de festivals mais également à Nantes en partenariat avec l’association Hetsika.

Par ailleurs, le réseau PDLCI en partenariat avec Globe Reporter, a animé une Campagne d’éducation aux médias et à l’ouverture au monde. Dix établissements scolaires de Loire Atlantique et un établissement de la Réunion, soit 520 élèves, ont participé à cette campagne et ont ainsi travaillé à la production de réalisation journalistiques (podcasts, émissions radio, capsules vidéo, etc.). Pour découvrir ce projet en image, cliquez ici

📷 Une exposition photos

Dans le cadre de ce projet nous avons fait appel au cinéaste, photographe et chercheur au Cirad, Cyrille CORNU, pour la création d’une exposition photos : “Mifampizara Rano – L’eau en partage”.

Cette dernière met en évidence les différents aspects de la relation entre l’eau et le changement climatique sur le littoral sud de Madagascar. Plusieurs photographies peignent le portrait des habitants et de leurs modes de vie face aux défis liés à l’eau et au climat.
Cette exposition, disponible à Madagascar et en France, a été présentée à l’Alliance Française de Tuléar, à Saint-Nazaire, à l’ISTOM et sera prochainement dans le square du Muséum d'Histoire Naturelle de Nantes (17 mars au 20 avril).

Perspectives

Ce programme aura permis la réalisation d’actions concrètes aussi bien à Madagascar qu’en France, mais aura surtout permis de nouer de nouveaux partenariats entre des collectivités françaises et malgaches, tout en fédérant un ensemble d’acteurs du territoire autour de ce projet. Avec l’appui du réseau, l’Agglomération de Saint-Nazaire s’est aujourd’hui engagée dans une poursuite des actions, en coopération avec Efoeste, Itampolo et Androka et en partenariat avec Trans-Mad’Développement et Atlantic’Eau. Une demande de financement auprès de l’AFD via le dispositif Ficol est en cours.