Résultats de la consultation” jeunes pour un monde solidaire”

Ce mercredi 18 novembre, le ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères (MEAE) et le CNDSI (Conseil National du Développement et de la Solidarité Internationale), en collaboration avec Bluenove, ont présenté les résultats de la consultation « Jeunes pour un monde solidaire » diffusée en juin 2023.

Cette restitution offre des pistes de réflexion sur la manière d'inclure les jeunes dans la construction des programmes et des politiques publiques en matière de solidarité internationale.

La méthodologie

• Du 6 juin au 7 juillet 2023, les jeunes du monde entier ont eu la possibilité de contribuer à une consultation en ligne
• Des questions fermées et ouvertes leur ont été posées afin de collecter leur parole de la manière la plus spontanée possible
• Une analyse mêlant IA et regard humain
• Une prise de hauteur sur l’analyse

Les chiffres clés

• 2 296 participantes et participants
• 89 Pays représentés
• 84% des participantes et participants au questionnaire en français
• 16% des participantes et participants au questionnaire en anglais
• 15 491 Verbatims ( réponses à des questions ouvertes)

Profils des participants

• Âge moyen des participantes et participants : 25 ans (sur une échelle de 15 ans à 35 ans)
• 55% femmes / 43% hommes

Des participantes et participants aux profils variés :

• Caractérisés par un haut niveau de diplôme de l’enseignement supérieur (73%)
• Issus majoritairement des grands centres urbains (53%)
• Néanmoins “jeunes pour un monde solidaire” a permis d’interroger des individus issus de villes moyennes, voire des campagnes
• Cette étude a récolté principalement les contributions de personnes actives dans le secteur de l’engagement ou ayant eu une expérience dans ce secteur (69%)

LES RÉSULATS – LES GRANDS ENSEIGNEMENTS DE LA CONSULTATION

1/ Une situation internationale préoccupante, moteur de l’engagement et de la participation des jeunes

• Les jeunes ont largement exprimé leur préoccupation vis-à-vis de la situations mondiale actuelle. De nombreux sujets mobilisent l’attention : réchauffement climatique, accroissement des inégalités socio-économiques, les situations d’urgences humanitaires, mais également politiques tels que la montée des extrêmes ou les discriminations, liées aux genres.
• Face à ce constat les participantes et participants démontrent un certain sentiment d'illégitimité pour agir, voire se sentent impuissants et estiment que leur action ne sera pas utile. Les attentes sont pourtant fortes vis-à-vis des acteurs de la solidarité internationale, tant en ce qui concerne les actions menées, mais aussi leur capacité à mobiliser et engager des jeunesses.
• Beaucoup de participantes et participants regrettent le manque de volonté des jeunes à s’engager et le rôle de l’individualisme comme freins à l’engagement. Pour autant, la notion d’altruisme apparaît dans de nombreuses réponses. L’engagement est ainsi guidé par le souhait d’agir pour l’autre et sur divers enjeux globaux.
• Cette consultation démontre le fort intérêt des jeunes pour la solidarité internationale et l’engagement.

2/ Un écosystème politique et institutionnel peu attractif pour s’engager

• La consultation souligne l’influence de la gouvernance et des écosystème politiques. Les jeunes regrettent d’être très faiblement associés aux instances de décisions politiques.
• Cette “mise à l’écart” constitue l’une des sources de défiance politique les plus fortement exprimée dans les contributions des participantes et participants. Cette défiance des jeunes vis-à-vis des espaces et du personnel politique est particulièrement accrue par la crainte de certains jeunes des éventuelles répercussions politiques et symboliques de leur engagement.

3/ Un milieu perçu comme peu accessible et difficile à appréhender

• Les jeunes ont besoins d’être mieux aiguillés pour passer à l’action. Les principaux freins à l’engagement et à la participation des jeunes relèvent davantage du manque d’information que du manque de ressources ou de motivation.
• Les jeunes expriment le besoin d’être mieux accompagnés dans leur démarche. Besoin d’avoir des personnes ressources pour être guidée dans leur engagement.
• Le milieu de la solidarité internationale est fréquemment identifié comme peu accessible, notamment professionnellement. Le niveau de diplôme exigé pour accéder à certains postes, le besoin de disposer d’un réseau social fort et d’une situation financière stable, mais aussi le manque de confiance en eux des jeunes couplé au sentiment d’illégitimité, sont des freins pour accéder au milieu de la solidarité.
• Comparaison en fonction du genre / variation des idées

4/ Un engagement limité par des difficultés structurelles

• Nécessité de renforcer l’éducation et la sensibilisation sur la solidarité internationale. Ce besoin de sensibilisation est notamment évoqué sur le temps scolaire, et semble avoir un véritable rôle à jouer pour que les jeunes puissent s’engager davantage.
• Manque de temps (avec leurs études ou leur premier emploi)
• Le manque de ressources financières revient souvent dans les réponses.

LES ATTENTES